Différences entre les versions de « Papillomavirus »

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'''Qualité de la preuve ''': niveau 1
'''Qualité de la preuve ''': niveau 1


'''Mots clés''' : infections à papillomavirus ; tumeurs ; col utérin [''papillomavirus infections ; neoplasms ; uterine cervix'']
'''Mots clés''' : infections à papillomavirus ; tumeurs ; col utérin [''papillomavirus infections ; neoplasms ; uterine cervix''].
 
==Quels autres facteurs peuvent être associés au HPV dans le développement du cancer du col de l’utérus ?==
 
'''De nombreux autres facteurs cocarcinogènes peuvent être incriminés dans le développement des cancers du col.'''
 
Parmi ceux-ci on peut citer la contraception orale, le tabagisme, les coinfections (HSV2, Chlamydiae, VIH), les autres causes d’immunodéficience acquise, certaines carences vitaminiques.
 
Enfin, des déficits immunitaires constitutionnels, le statut hormonal, certains groupes HLA exposeraient à une susceptibilité individuelle.
 
Si la totalité des CCU est liée à une infection à HPV (dans 70% des cas il s’agit de l’HPV 16 ou 18) moins de 0,3% des infections à HPV évolueront vers un CCU (moins de 5% des infections à HPV 16) [1,2].
 
'''En revanche, aucune des caractéristiques de la vie sexuelle (qu’il s’agisse par exemple de l’âge des premiers rapports, ou du nombre de partenaires), même s’il elle est un facteur de risque de l’infection, ne parait être facteur de risque de persistance de l’HPV'''.
 
'''Références''':
 
[1] Collectif. Histoire naturelle des cancers du col de l’uterus. Rev Prescrire. 2010 ;39(317) :195.
 
[2] Collectif. Etat de l’évaluation de l’efficacité des vaccins papillomavirus fin 2014 – Rev Prescrire.2015 ;35(375) :27.
 
'''Qualité de la preuve''' : niveau 3
 
'''Mots clés''' : infections à papillomavirus ; tumeurs ; col utérin [''papillomavirus infections ; neoplasms ; uterine cervix''].

Version du 14 avril 2017 à 18:14

Quelle est l’épidémiologie de l’infection par le papillomavirus ?

L’infection génitale par le papillomavirus (HPV) est aujourd’hui l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente.

Les papillomavirus, en français virus du papillome humain (VPS), et en anglais Human PapillomaVirus (HPV) sont des virus nus à ADN double brin dont on compte plus de 150 génotypes. Ils se distinguent notamment par leur tropisme essentiellement cutané et muqueux et surtout par leur pathogénicité en particulier dans la genèse de certains cancers. Plus d’une cinquantaine d’entre eux sont impliqués dans les infections de la sphère anogénitale [1].

Une vingtaine sont à fort potentiel oncogène aux premiers rangs desquels les HPV 16 et 18 alors que les génotypes 6 et 11 sont essentiellement impliqués dans le développement de verrues et condylomes acuminés dont la transformation en cancer est rare.

Cette infection est transitoire. Jusqu’à 80% de la population sexuellement active est infectée une fois dans sa vie par un type de HPV [2], surtout avant 30 ans, avec un pic d’incidence maximal entre 16 et 25 ans. La majorité des infections demeurent infracliniques et guérissent spontanément. On estime que chez la femme, 90% des infections disparaissent en 24 mois[1].

Du fait de sa haute prévalence et de son lien biologique établi avec les condylomes et les lésions dysplasiques et cancéreuses du col de l’utérus, de la sphère anogénitale (vagin, vulve, anus, pénis) et de l’oropharynx, l’infection par HPV est un réel problème de santé publique.

La contamination a lieu le plus souvent lors des premiers rapports sexuels et n’est que très imparfaitement prévenue par l’utilisation du préservatif, le virus étant présent sur l’ensemble de la région périnéale. Les autres modes de contamination comme un contact direct avec la peau et les muqueuses sont plus rares [2].

Références :

[1] Barras V, Jacot-Guillarmod J. Papillomavirus humain : que savent les jeunes ? Rev Med Suisse 2014 ; 10 : 1297-301.

[2] Office fédéral de la santé publique. Commission fédérale pour les vaccinations. Groupe de travail Vaccination HPV. Recommandations de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). Directives et recommandations. 2008.

Qualité de la preuve : niveau 1

Mots clés : infections à papillomavirus ; épidémiologie [papillomavirus infections ; epidemiology].

Quel est le lien entre HPV et cancer du col de l’utérus ?

L’infection à HPV est une cause nécessaire mais non suffisante du cancer du col de l’utérus [1].

En France, l’incidence du cancer du col de l’utérus (CCU) était estimée en 2012 à 6,7/100 000 et plaçait le CCU à la onzième place des cancers féminins. Cette incidence ne cesse de diminuer depuis 1980.

La persistance de l’infection par un virus HPV oncogène constitue le facteur de risque principal de cancer du col de l’utérus dont l’apparition survient dans un délai de 5 à 20 années (en moyenne 15 ans) après la contamination.

Le carcinome épidermoïde est précédé par des dysplasies du col classées en 3 grades (CIN 1,2 et 3) qui peuvent spontanément régresser parallèlement à la disparition (clairance) du virus.

L’adénocarcinome invasif du col, précédé par l’adénocarcinome in situ, fait également suite à la persistance d’une infection par un HPV à haut risque oncogène [2].

La charge virale élevée et certains variants viraux semblent augmenter le risque de développement de certaines lésions. Le HPV 16 présente le risque oncogène le plus élevé[3].

Références : [1] Tota JE, Chevarie-Davis M, Richardson LA, Devries M, Franco EL. Epidemiology and burden of HPV infection and related diseases: implications for prevention strategies. Prev Med. oct 2011;53 Suppl 1:S12-21.

[2] Duport N, Heard i, Barré s, Woronoff as. Focus. le cancer du col de l’utérus : état des connaissances en 2014. Bull Epidémiol Hebd. 2014;(13-14-15):220-1.

[3] Office fédéral de la santé publique. Commission fédérale pour les vaccinations. Groupe de travail Vaccination HPV. Recommandations de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). Directives et recommandations. 2008.

Qualité de la preuve : niveau 1

Mots clés : infections à papillomavirus ; tumeurs ; col utérin [papillomavirus infections ; neoplasms ; uterine cervix].

Quels autres facteurs peuvent être associés au HPV dans le développement du cancer du col de l’utérus ?

De nombreux autres facteurs cocarcinogènes peuvent être incriminés dans le développement des cancers du col.

Parmi ceux-ci on peut citer la contraception orale, le tabagisme, les coinfections (HSV2, Chlamydiae, VIH), les autres causes d’immunodéficience acquise, certaines carences vitaminiques.

Enfin, des déficits immunitaires constitutionnels, le statut hormonal, certains groupes HLA exposeraient à une susceptibilité individuelle.

Si la totalité des CCU est liée à une infection à HPV (dans 70% des cas il s’agit de l’HPV 16 ou 18) moins de 0,3% des infections à HPV évolueront vers un CCU (moins de 5% des infections à HPV 16) [1,2].

En revanche, aucune des caractéristiques de la vie sexuelle (qu’il s’agisse par exemple de l’âge des premiers rapports, ou du nombre de partenaires), même s’il elle est un facteur de risque de l’infection, ne parait être facteur de risque de persistance de l’HPV.

Références:

[1] Collectif. Histoire naturelle des cancers du col de l’uterus. Rev Prescrire. 2010 ;39(317) :195.

[2] Collectif. Etat de l’évaluation de l’efficacité des vaccins papillomavirus fin 2014 – Rev Prescrire.2015 ;35(375) :27.

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots clés : infections à papillomavirus ; tumeurs ; col utérin [papillomavirus infections ; neoplasms ; uterine cervix].