Dénutrition des personnes âgées

De SFDRMG
Aller à la navigation Aller à la recherche

Que faire devant une perte de poids chez une personne âgée (PA)?

La recherche de la cause et l’évaluation de l’importance de la dénutrition conditionnent la stratégie de prise en charge.

Une malnutrition sévère est définie par l’association d’un ou plusieurs des éléments suivants:

- Perte de poids ≥ 10% en un mois ou ≥ 15% en 6 mois.

- BMI<18

- Sérum albumine < 30g/l.

Associée à une aggravation de la morbidité et de la mortalité elle requière une prise en charge nutritionnelle rapide et dans un premier temps:

- Correction des éventuels facteurs de risque identifiés;

- Aide technique et humaine pour la préparation et au cours des repas;

- Vérification de l’état bucco-dentaire et soins éventuellement nécessaires;

- Réévaluation des traitements et régimes en cours;

- Prise en compte des maladies sous-jacentes.

L’objectif est d’obtenir un apport énergétique de 30 à 40 kcal/kg/jour et un apport de protéines de 1,20g à 1,50 g/kg/jour. Ces besoins sont susceptibles de varier d’un individu à un autre et en fonction du contexte pathologique.

En dehors de l’administration de calcium et vitamine D la prescription de micronutriments et complexes vitaminés n’a pas fait la preuve d’un bénéfice et n’est pas recommandée en dehors de déficiences connues.

Références

[1] Raynaud-Simon A, Revel-Delhom C, Hébuterne X; French Nutrition and Health Program, French Health High Authority. Clinical practice guidelines from the French Health High Authority: nutritional support strategy in protein-energy malnutrition in the elderly. Clin Nutr. 2011 Jun;30(3):312-9. doi: 10.1016/j.clnu.2010.12.003.

[2] HAS. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. 2007.

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots clés : personne âgée – malnutrition – [elderly – malnutrition]

Comment favoriser une augmentation des apports alimentaires ?

A part des contre-indications à une alimentation par voie orale la mesure prioritaire consiste, après évaluation des apports spontanés, en des conseils diététiques et des aliments fortement énergétiques avec si possible le concours de diététicienne.

  • Chaque jour:

- 2 portions de viande, poisson ou Å“ufs.

- 3 ou 4 portions de lait ou produits laitiers.

- Pain ou céréales ou pommes de terre ou féculents à chaque repas.

- Au moins 5 portions de fruits et légumes

- 1l à 1,5l d’eau ou autre boisson (thé, infusions, jus de fruits..) et boire avant d’avoir soif.

  • Augmenter la fréquence des repas en fractionnant les prises.
  • S’assurer que la PA mange au moins trois fois par jour en proposant des collations entre les repas.
  • Ne pas laisser une période de jeûne > 12 heures en retardant si besoin l’heure du dîner et anticipant celle du petit déjeuner. Si besoin proposer une collation entre les deux.

Proposer des aliments fortement énergétiques ou à forte teneur en protéines.

Composer des menus qui tiennent compte des préférences du patient et de ses capacités de mastication et salivation.

Prévoir une présentation et un environnement agréable.

Apporter les aides techniques et/ou humaines nécessaires compte tenu du handicap éventuel.

Des suppléments nutritionnels seront donnés dans un second temps en cas d’inefficacité de ces mesures ou de dénutrition sévère (Grade C).

Références

[1] Raynaud-Simon A, Revel-Delhom C, Hébuterne X; French Nutrition and Health Program, French Health High Authority. Clinical practice guidelines from the French Health High Authority: nutritional support strategy in protein-energy malnutrition in the elderly. Clin Nutr. 2011 Jun;30(3):312-9. doi: 10.1016/j.clnu.2010.12.003.

[2] HAS. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. 2007.

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots personne âgée – malnutrition – conseils nutritionnels [elderly – malnutrition – dietary advice]

Comment enrichir l’alimentation ?

L’enrichissement a pour objectif d’augmenter l’apport énergétique et en protéines des aliments sans en augmenter le volume.

Equivalences


Les aliments habituels sont enrichis avec des produits tels que poudre de lait, lait concentré sucré, fromage rappé, crème fraîche, œufs, beurre fondu, huile ou poudres protéinées industrielles.

Des pâtes et semoules protéinées sont également disponibles ainsi que des repas complets mixés prêts à l’emploi certains pouvant être pris en charge dans le cadre de la liste des produits remboursables (LPPR) pour des pathologies spécifiquement définies (SIDA, cancer, pathologie neurodégénérative, mucoviscidose, épidermolyse bulleuse).


Modalités pratiques d'enrichissement.

compléments


Références

[1] Raynaud-Simon A, Revel-Delhom C, Hébuterne X; French Nutrition and Health Program, French Health High Authority. Clinical practice guidelines from the French Health High Authority: nutritional support strategy in protein-energy malnutrition in the elderly. Clin Nutr. 2011 Jun;30(3):312-9. doi: 10.1016/j.clnu.2010.12.003.

[2] HAS. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. 2007.

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots clés personne âgée – malnutrition – aliments enrichis [elderly – malnutrition –fortified foods]



Comment prescrire des compléments nutritionnels oraux (CNO) ?

La préférence doit être donnée à des produits à forte valeur énergétique (≥ 1,5 kcal/ml ou /g) et/ou à forte teneur en protéines (≥ 7,0 g/100 ml ou ≥ 20% de la teneur énergétique globale).

La Complémentation nutritionnelle orale (CNO) répond à un double objectif : éviter de recourir à la nutrition entérale, beaucoup plus astreignante, et ne pas entrer dans la spirale de la dénutrition. Il existe des CNO de différentes saveurs, avec ou sans lactose, sous forme liquide ou de crème, comprenant des produits laitiers, des desserts, des potages, des plats complets, des jus de fruits, etc..

De façon pratique les CNO doivent :

- être consommés en tant que collations ou au cours des repas. Dans ce cas ils doivent être pris en supplément et non à la place du repas.

- correspondre à un apport de 400 kcal et ou 30 g de protéines/ jour en 2 prises.

- correspondre aux goûts du patient en matière de saveur et consistance, être diversifiés et tenir compte de ses capacités (déglutition, préhension….)

- servis à température convenable. Les aliments sucrés sont généralement préférés froids. Ceux à consommer chaud peuvent être réchauffés au bain marie ou au micro ondes.

- après ouverture ils peuvent être conservés 2h à température ambiante ou 24h au réfrigérateur.

La première prescription est faite pour une période maximum d’un mois. Les prescriptions suivantes peuvent être faites pour des périodes trois mois après réévaluation portant sur :

- Le poids et le statut nutritionnel.

- L’état clinique.

- L’estimation de l’alimentation naturelle.

- La tolérance des CNO et la compliance aux prescritions.

Références

[1] Raynaud-Simon A, Revel-Delhom C, Hébuterne X; French Nutrition and Health Program, French Health High Authority. Clinical practice guidelines from the French Health High Authority: nutritional support strategy in protein-energy malnutrition in the elderly. Clin Nutr. 2011 Jun;30(3):312-9. doi: 10.1016/j.clnu.2010.12.003.

[2] HAS. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. 2007.

[3] Assurance maladie. Complémentation nutritionnelle orale. (CNO).

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots clés personne âgée – malnutrition – compléments nutritionnels oraux [elderly – malnutrition – oral nutritional supplements]