Coqueluche

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La coqueluche reste-t-elle encore une maladie fréquente ?

La coqueluche n'est pas seulement une maladie infantile. C’est une maladie de tous les âges.

La coqueluche est une maladie hautement contagieuse à transmission essentiellement intrafamiliale ou au sein de collectivités [1]. Le diagnostic est fréquemment méconnu du fait de la représentation que la coqueluche est une maladie spécifiquement infantile, bien contrôlée par la vaccination, qui confère une immunité durable. La protection induite par la vaccination ou la maladie est limitée dans le temps. De plus l'immunité résiduelle due à la vaccination antérieure peut modifier la symptomatologie chez l'adolescent et l'adulte et rendre le diagnostic difficile [1;2].

Il a été observé des vagues importantes de coqueluche chez des adolescents qui avaient à la fois une toux prolongée et des signes classiques de coqueluche. Chez l'adulte la coqueluche est moins caractéristique que chez l'adolescent, mais a été retrouvée dans 20% des cas de toux prolongée [3].

Malgré une immunisation de 80% de la population infantile aux Etats Unis le nombre de cas de coqueluche a été multiplié par 6 depuis 1980 avec 11647 nouveaux cas rapportés en 2003 [2]. Dans une étude canadienne sur 664 patients 18% des adultes de plus de 40 ans avaient déjà des antécédents de coqueluche [4]. En France, entre 2008 et 2010, 89 épisodes de coqueluche nosocomiale représentant au total 308 cas de coqueluche ont été recensés au sein du réseau RENACOQ dans des établissements de santé. 92% étaient âgés de plus de 15 ans [1]. Les parents sont à l’origine de la contamination des enfants dans 43% des cas plus que la fratrie (32%) [5].

La coqueluche n’est plus inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Une majorité de cas ne sont pas déclarés et la fréquence est ainsi difficile à préciser exactement.

Références :

[1] Belchior E, Bonmarin I, Poujol I, Alleaume S, Thiolet JM, Lévy-Bruhl D, Coignard B. Episodes de coqueluche nosocomiale, France, 2008-2010. BEH 2011 ;35/36 :381-4.

[2] Hewlett EL, Edwars KM. Pertussis - Not just for kids. N Engl J Med 2005;352:1212-22.

[3] Halperin SA. Pertussis - A desease and vaccine for all age. N Engl J Med 2005;353:1615-7.

[4] De Serres G, Shadmani R, Duval B, Boulianne N, Dery P, Douville Fradet M, and al. Morbidity of Pertussis in Adolescents and Adults. J Infect Dis. 2000 Jul;182(1):174-9.

[5] DGS. Rapport du conseil supérieur d’hygiène publique de France. Section des maladies transmissibles. Relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche. Janvier 2004. MAJ Février 2005.

Qualité de la preuve : niveau 2.

Mots clés : Coqueluche – épidémiologie [Pertussis – epidemiology]

En dehors de la toux caractéristique de coqueluche y a-t-il des signes d'alerte spécifiques?

Le diagnostic clinique repose sur trois critères : l’évolution de la maladie, les caractères de la toux et l’identification de contaminateurs [1].

Le début consiste souvent en des signes non spécifiques - simple coryza, irritation conjonctivale, toux légère - non évocateurs a priori de coqueluche [2]. La toux caractéristique apparaît après 7 à 10 jours et dure plusieurs semaines. 97% des patients toussent plus de 3 semaines et 52% plus de 9 semaines. Les quintes sont retrouvées dans 99% des cas, une apnée post quinte dans 87%, le chant du coq dans 69% et les vomissements dans 65%. L’association des symptômes classiques n’est retrouvée respectivement que chez 50% des adolescents et 43% des adultes [3].

Une toux chez un adulte ou un adolescent sans cause évidente, persistante ou s’aggravant au delà d’une semaine, doit a priori faire se poser la question de la possibilité d'une coqueluche [4]. L’existence de tousseurs dans l’entourage est une aide complémentaire au diagnostic [1].

Références:

[1] Haut conseil de la santé publique. Commission spécialisée sécurité sanitaire. Comité technique des vaccinations. Rapport relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche. Septembre 2008.

[2] Hewlett EL, Edwars KM. Pertussis - Not just for kids. N Engl J Med 2005;352:1212-22.

[3] De Serres G, Shadmani R, Duval B, Boulianne N, Dery P, Douville Fradet M, and al. Morbidity of Pertussis in Adolescents and Adults. J Infect Dis. 2000 Jul;182(1):174-9.

[4] Belchior E, Bonmarin I, Poujol I, Alleaume S, Thiolet JM, Lévy-Bruhl D, Coignard B. Episodes de coqueluche nosocomiale, France, 2008-2010. BEH 2011 ;35/36 :381-4.

Qualité de la preuve : niveau 3.

Mots clés : Coqueluche – signes et symptômes pathologiques [Pertussis- Symptoms and General Pathology].

Comment confirmer le diagnostic ?

La confirmation biologique de coqueluche est essentielle pour permettre la mise en place de mesures de contrôle spécifiques [1].

La culture sur milieux spécifiques après aspiration naso-pharyngée le plus précocement possible avec ensemencement rapide n’est possible que pendant les deux premières semaines. La sensibilité de 50 à 60% diminue ensuite très rapidement surtout sous antibiotiques. La spécificité est proche de 100% [1].

La détection de l’ADN bactérien par PCR en temps réel, plus sensible (sensibilité 80%, spécificité 100%), est utilisable jusqu’à 3 semaines après le début de la toux. C’est le test de premier choix. Il est remboursé par l’assurance maladie depuis le 15/02/2011 (J.O. du 15 février 2011).

La sérologie, nécessitant deux prélèvements à 2-3 semaines d’intervalle, n’a d’intérêt qu’après trois semaines de toux les anticorps n’apparaissant que tardivement et chez des sujets vaccinés depuis plus de trois ans. Aucun test commercial n’étant validé elle n’est plus remboursée par l’assurance maladie (J.O. du 15 février 2011).

En pratique [2;3]:

- Si sujet vacciné depuis moins de 3 ans : aucune investigation n’est à effectuer.

- Si vacciné depuis plus de 3 ans ou statut vaccinal inconnu : Si toux < 21 jours pratiquer une PCR - Si toux > 21 jours diagnostic clinique et /ou si possible diagnostic indirect par PCR sur cas secondaires.

Références :

[1] Haut conseil de la santé publique. Commission spécialisée sécurité sanitaire. Comité technique des vaccinations. Rapport relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche. Septembre 2008.

[2] INRS. Groupe d’études sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES). Bordetella pertussis – Agent de la coqueluche. Février 2011.

[3] JORF. Décision du 19 octobre 2010 de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l'assurance maladie.

Qualité de la preuve : niveau 3

Mots clés : coqueluche – biologie [pertussis – biology].