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'''Qualité́ de la preuve''' : Niveau 3  
'''Qualité́ de la preuve''' : Niveau 3  


'''Mots clés''' : tumeurs du col de l’utérus ;déficits immunitaires [''tumeurs du col de l’utérus ; immunologic deficiency syndromes''].
'''Mots clés''' : tumeurs du col de l’utérus ; déficits immunitaires [''tumeurs du col de l’utérus ; immunologic deficiency syndromes''].

Version du 28 septembre 2019 à 13:56

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Quelle est la fréquence du cancer du col de l’utérus ?

Le cancer du col de l’utérus (CCU) représente en France la 12e cause de cancer et la 10e cause de mortalité par cancer chez la femme [1,2] . A l’échelle mondiale, les dernières données épidémiologiques montrent que le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez la femme avec une incidence de 528 000 nouveaux cas en 2012. On note que les pays à faible revenu ou intermédiaire sont les plus touchés par cette mortalité (85% des décès) [3]. En Europe, près de 65 000 femmes sont touchées par le cancer de l’utérus, et environ 25 000 nouveaux cas sont recensés chaque année, avec une mortalité de 4,7% [4].

On dénombre chaque année environ 30 000 nouveaux cas de lésions précancéreuses, et on estime que ce cancer a touché de l’ordre de 2 800 femmes et on relève 1092 décès en France en 2015 [2,3].

Parmi les cancers gynécologiques ce sont les CCU qui apparaissent le plus tôt dans la vie avec un pic entre 40 et 44 ans et une petite remontée vers 70 ans [5]. On observe également des disparités géographiques et socio-économiques pour l’incidence et la mortalité, avec une incidence plus élevée de tous les cancers gynécologiques dans le Nord de la France, encore plus marquée pour les CCU [5].

On distingue deux sites d’infection possibles :

  • Au niveau de l’épithélium malpighien pour 80% des cas. On les appelle les carcinomes épidermoïdes.
  • Au niveau de l’épithélium glandulaire pour 20% cas. On les appelle adénocarcinomes.

Le CCU est l'un des cancers gynécologiques pour lesquels il y a eu les plus grandes avancées au cours des 20 dernières années [1]. Son incidence est en baisse depuis les années 1980.

Références [1] La ligue contre le cancer. Les cancers de l’appareil génital féminin (col et corps de l’utérus, ovaires). Information grand public. Janvier 2009.

[2] Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. Cancers et environnement. Cancer du col de l’utérus. MAJ 30 août 2018.

[3] World Health Organization. Immunization, vaccines and biologicals. Human Papillomavirus (HPV). Mars 2018.

[4] Institut Pasteur. Cancer du col de l’utérus et papillomavirus. Janvier 2018.

[5] Sancho-Garnier H. Épidémiologie des cancers gynécologiques : utérus, ovaire, vulve et vagin. em-consulte.com. 2013. 85-99.

Qualité de la preuve : Niveau 1

Mots clés : tumeurs du col de l’utérus ; épidémiologie [tumeurs du col de l’utérus ; épidémiologie].

Quel lien entre l’infection à papillomavirus et le risque du CCU ?

L’origine du CCU est multifactorielle le HPV en étant une cause primordiale mais non exclusive

L’infection au papillomavirus humain (HPV)] est le principal facteur de risque de cancer du col de l’utérus, classée en Groupe 1 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) [1].

[Classement des types de HPV par leur niveau de cancérogénicité établi par le CIRC]

Classement HPV.png

Le type, la persistance et la charge virale des HPV sont des paramètres conduisant ou non à une progression maligne des lésions. Le CIRC a classé les différents types de HPV en fonction de leur cancérogénicité. Alors que plus de 50 types de HPV peuvent infecter les voies génitales, 15 d’entre eux (les types 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, et 82) sont considérés à fort potentiel oncogène pour le col utérin. L’analyse de données groupées provenant de 11 études cas-témoins menées dans 9 pays incluant 1 918 femmes présentant un cancer du col utérin ont montré que 8 types de VPH (16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, et 58) étaient impliqués dans 95 % des cancers du col. Le HPV 16, type le plus courant, est impliqué dans 50 à 60 % des cas de cancer du col. Le HPV 18, second type le plus courant, est en cause dans 10 à 12 % des cas [2]. Des infections causées par certains des types de virus non cancérogènes conduisent au développement de verrues génitales, appelées aussi condylomes. L’infection par ces virus est très fréquente, elle peut avoir lieu dès le début de la vie sexuelle puisqu’ils sont détectés chez 1/3 des femmes entre l’adolescence et 20 ans. La plupart des infections disparaissent spontanément et sans signe clinique [3].

L’infection, associée aux types HPV dits oncogènes et en particulier les n°16 et 18, conduit à des lésions précancéreuses pouvant, en l’absence de traitement entrainer un cancer. Mais d’autres facteurs semblent associés au risque de développer un cancer du col de l’utérus, facteurs dits exogènes (tabagisme, contraceptifs, sexualité, VIH) ou endogènes (système immunitaire) [3,4].

Références :

[1] Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. Cancers et environnement. Cancer du col de l’utérus. MAJ 30 août 2018.

[2] Alliance for cervical cancer prevention (ACCP). Prévention du cancer cervical. Aide-mémoire. Mai 2004.

[3] Mondiale de la Santé. La lutte contre le cancer du col de l’utérus. Guide des pratiques essentielles. Deuxième édition. 2014

[4] Institut Pasteur. Cancer du col de l’utérus et papillomavirus. Janvier 2018.

Qualité de la preuve : Niveau 1

Mots clés : tumeurs du col de l’utérus ; infections à papillomavirus [tumeurs du col de l’utérus ; papillomavirus infections].

Fumer augmente-t-il le risque de CCU ?

Fumer semble être fortement associé au développement des lésions cervicales et précancéreuses du col de l’utérus [1-3].

Le tabac a pour conséquence une persistance virale plus longue donc un risque plus élevé de transformation [3].

Des études montrent que les fumeuses ont un risque deux fois supérieurs par rapport aux non-fumeuses [4]. Une relation dose-réponse a été démontrée dans plusieurs études épidémiologiques pour les carcinomes épidermoïdes. Plus une femme fume plus elle aura de risque de développer un cancer du col de l’utérus.

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le tabagisme actif comme cancérogène certain (groupe 1) pour les cancers du col de l’utérus [2]. En ce qui concerne le tabagisme passif les résultats des études sont limitées et ne permettent pas de conclure sur la cancérogénicité de la fumée de tabac [2].

Aucune association significative n’a été trouvée chez des personnes non fumeuses et présentant un cancer du col de l’utérus [2].

Références:

[1] Hamers F, Woronoff. Cancer du col de l’utérus en France : tendances de l’incidence et de la mortalité jusqu’en 2018. BEH. 2019 ;22-23 :410-6.

[2] Cancer et environnement. Comprendre, informer, prévenir. Cancer du col de l’utérus. Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. MAJ 30/08/2018.

[3] Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Extrait des mises à jour en gynécologie médicale. 2008.

[4] Alliance for Cervical Cancer Prevention (ACCP). Prévention du cancer cervical. Mai 2004.

Qualité́ de la preuve : Niveau 3

Mots clés : tumeurs du col de l’utérus ; tabagisme [tumeurs du col de l’utérus ; smoking tobacco].

Y a-t-il un lien entre l’activité sexuelle et le risque de CCU ?

Une expérience sexuelle précoce, une multiplicité de partenaires sexuels, un faible intervalle entre deux partenaires, la vie sexuelle du ou des partenaires, l’utilisation ou non de préservatifs et un nombre élevé de grossesses peuvent augmenter le risque et la persistance de l’infection à HPV et donc le risque de lésions cervicales et précancéreuses [1,2].

Références:

[1] Cancer et environnement. Comprendre, informer, prévenir. Cancer du col de l’utérus. Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. MAJ 30/08/2018.

[2] Sancho-Garnier H. Épidémiologie des cancers gynécologiques : utérus, ovaires, vulve et vagin. 2013.

Qualité́ de la preuve : Niveau 3

Mots clés : tumeurs du col de l’utérus ; sexualité [tumeurs du col de l’utérus ; sexuality].

Le CCU est-il plus fréquent chez les patientes immunodéprimées ?

L'immunosuppression soit primaire soit par traitement médical entraine un risque élevé́ d'infection virale incluant les virus Herpès simplex de type 2 (HSV2) et HPV, ainsi que des excès de certains cancers [1,2].

Chez les femmes transplantées rénales, un excès d'infections à HPV 16 et HPV 18 et de CIN a été observé.

Chez les femmes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), une augmentation du risque d'infection à HPV a été notée et il existe un taux plus important de persistance de ces infections, en particulier, par des HPV oncogènes [2].

Chez les femmes VIH positives on observe une forte augmentation de l'incidence des cancers invasifs (CIN) corrélée au degré d'immunodépression. Chez ces patientes, le taux de récidive après traitement des CIN est également plus élevé. De même, les cancers invasifs ont un plus mauvais pronostic [2].

Le risque de cancer du col de l’utérus est six fois supérieur pour les femmes atteintes du VIH comparativement à la population générale [1,2].

Références:

[1] Cancer et environnement. Comprendre, informer, prévenir. Cancer du col de l’utérus. Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. MAJ 30/08/2018.

[2] Sancho-Garnier H. Épidémiologie des cancers gynécologiques : utérus, ovaires, vulve et vagin. 2013.

Qualité́ de la preuve : Niveau 3

Mots clés : tumeurs du col de l’utérus ; déficits immunitaires [tumeurs du col de l’utérus ; immunologic deficiency syndromes].