Différences entre les versions de « Addictions : cannabis »

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Qualité de la preuve: études épidémiologiques
Qualité de la preuve: études épidémiologiques
===Le cannabis induit-il une dépendance?===
'''Dépendance comparable à celle de l’alcool, sans syndrome de sevrage à l’arrêt'''
La dépendance au cannabis est liée à la capacité du Δ9-THC d’induire une libération de dopamine, modérée, comparable à celle de l’alcool, très inférieure à celle de l’héroïne ou de la nicotine.
Elle est surtout comportementale, avec désir compulsif de consommer chez environ 10 % des usagers (15 à 20 % des adolescents). Elle régresse spontanément dans 2/3 des cas entre 20 et 25 ans, dépend de la teneur – variable – du produit en Δ9-THC, surtout de l’intensité et de la durée de la consommation.
Il n’existe pas de syndrome de sevrage, simplement parfois anxiété, irritabilité, agitation, troubles du sommeil, cédant à la reprise.

Version du 24 octobre 2012 à 09:59

Cannabis

Quels sont les effets à court terme de la prise de cannabis ?

Une « ivresse cannabique », après un délai de:

- 15 à 20 minutes par inhalation chez le consommateur occasionnel, un peu plus chez le consommateur régulier;

- 4 à 6 heures par ingestion.

Dure plusieurs heures : de 4 (« petit » joint) à 24 heures (forte dose). - Euphorie en général modérée, sentiment de bien-être, puis somnolence, affaiblissement de la mémoire immédiate et trouble de l’attention, altération des performances psychomotrices, de la coordination motrice et allongement du temps de réaction (selon la dose, la tolérance et l’individu). - Signes cliniques : rythme cardiaque accéléré, hypotension orthostatique, dilatation des vaisseaux périphériques, parfois céphalées, hypersudation, yeux rouges, toux. Il y a souvent aussi un accroissement de l’appétit.

Références

- INSERM Expertise collective : Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ? MAJ 2004.

- Costes JM. Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Cannabis, données essentielles.

Mots clés : cannabis – addiction – effets indésirables.

Qualité de la preuve: études épidémiologiques

Y a-t-il un risque de décès après un usage ponctuel de cannabis?

- Pas de surdoses graves, de cas de décès après intoxication isolée de Δ9-THC, pas de dose létale connue chez l’homme.

- Seul risque mortel connu : accidents de la voie publique

- INSERM Expertise collective : Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ? MAJ 2004.

- Costes JM. Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Cannabis, données essentielles.

Dans l’étude SAM (2005), le risque d’accidents de la route est multiplié par 1,8 avec le seul cannabis, par 8,5 pour l’alcool, par 14 lorsqu’ils sont associés ; parmi les 11 000 conducteurs de l’étude impliqués dans un accident mortel, 10 % étaient « positifs » au cannabis, 17 % chez les moins de 25 ans. Le risque croit avec les taux sanguins, passant de 1,5 pour un taux de Δ9-THC<1 à 2,13 pour un taux >5 (pour l’alcool, 2,7 pour une alcoolémie < 0,5, 40 si elle est > 2 g/l).

Mots clés : cannabis – addiction – effets indésirables.

Qualité de la preuve: études épidémiologiques

Quelle est la mortalité liée au cannabis ?

- Environ 3 fois celle des non usagers

- Causes : SIDA (hommes), morts violentes et suicides (hommes et femmes), risque d’autant plus élevé que la consommation de cannabis est forte.

Ces surmortalités s’annulent ou s’affaiblissent considérablement après la prise en compte des variables socio-économiques ou de la fréquente polyconsommation de ces personnes.

Références:

- Sidney S, Beck JE, Tekawa IS, Quesenberry CP, Friedman GD. Marijuana use and mortality. Am J Public Health 1997;87(4):585-90.

- - Lopez D, Martineau H, Palle C. Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Mortalité liée aux drogues illicites ; étude d’une cohorte rétrospective de personnes interpellées
pour usage de stupéfiants. 2004

Mots clés : cannabis – addiction – mortalité

Qualité de la preuve: études épidémiologiques

Le cannabis induit-il une dépendance?

Dépendance comparable à celle de l’alcool, sans syndrome de sevrage à l’arrêt

La dépendance au cannabis est liée à la capacité du Δ9-THC d’induire une libération de dopamine, modérée, comparable à celle de l’alcool, très inférieure à celle de l’héroïne ou de la nicotine. Elle est surtout comportementale, avec désir compulsif de consommer chez environ 10 % des usagers (15 à 20 % des adolescents). Elle régresse spontanément dans 2/3 des cas entre 20 et 25 ans, dépend de la teneur – variable – du produit en Δ9-THC, surtout de l’intensité et de la durée de la consommation. Il n’existe pas de syndrome de sevrage, simplement parfois anxiété, irritabilité, agitation, troubles du sommeil, cédant à la reprise.